L’arrivée des bacs a grandement amélioré la vie quotidienne de ceux qui travaillaient des deux côtés de la rivière. Traverser d’un côté à l’autre est vite devenu une routine. Cependant, avec l’augmentation du trafic, il était parfois nécessaire d’attendre jusqu’à deux heures pour traverser. Il a donc été décidé de construire les ponts de Tancarville et Brotonne, respectivement en 1959 et 1977.
Le pont de Brotonne, dont la construction a battu des records à l’époque, a néanmoins marqué la fin des traversées en ferry de Caudebec-en-Caux et de la Mailleraye-sur-Seine, qui sont encore aujourd’hui une grande cause de nostalgie.
Ne manquez pas l’occasion de prendre l’un des bacs, toujours en service lorsque vous traversez la rivière, entre Heuteauville et Jumièges, ou encore entre Port-Jérôme-sur-Seine et Quilleboeuf !
Sur la Seine voguent aussi d’immenses navires, souvent des porte-conteneurs. Ces géants des mers, lorsqu’ils s’engagent sur la Seine, pour remonter jusqu’au port de Rouen, sont alors confiés à la vigilance de pilotes de Seine. Le changement, entre deux pilotes se fait à mi-chemin entre Le Havre et Rouen, à hauteur de Caudebec-en-Caux. Nous sommes allés à la rencontre de l’un de ces pilotes, Patrick Duquenoÿ, qui nous livre la passion qu’il entretient avec celle qu’il nomme, sa rivière, « l’une des plus belles rivières navigables du monde » aime-t-il à souligner.
« Je ne me lasse pas de la vallée de la Seine, ce n’est jamais pareil d’une saison à l’autre. En automne, les couleurs des forêts qui s’accrochent aux falaises créent une tapisserie si riche ! J’aime particulièrement les premières pousses vertes du printemps en mai et les arbres et fleurs près de Heurteauville et Jumièges. Je vois beaucoup d’oiseaux, comme des cigognes, des échassiers et des cygnes ! Il existe une plus grande diversité d’espèces. Les capitaines des navires sont émerveillés par les zones plus sauvages bien préservées le long des terres cultivées. Les champs de colza, le bleu des champs de lin et les motifs laissés par les agriculteurs qui travaillent la terre offrent une vue magnifique depuis la Seine. »